Il arrive que les aquariums communautaires souffrent de maladies. Plus souvent qu'autrement, ces maladies résultent d'un mauvais entretien de l'eau. La suralimentation est une autre source de problème.
Les affections liées aux conditions du milieu
Le manque d'oxygène
Rappelons la nécessité d'une bonne aération et d'un bon brassage d'eau pour oxygéner au mieux l'eau de l'aquarium. En cas de panne, les poissons vont présenter des signes de détresse respiratoire en allant vers la surface pour piper l'air avant de mourir par asphyxie.
Une mauvaise alimentation
Elle est rarement insuffisante, les aquariophiles ayant toujours tendance à trop les nourrir. Ceci peut être responsable d'obésité avec dégénérescence du foie. Rappelons à ce propos l'utilité d'un jeûne hebdomadaire. Les causes sont surtout qualitatives. Le choix des aliments peut être inadapté au comportement de l'espèce. Il faut varier l'alimentation pour prévenir les risques de certaines carences (vitamines, obligoéléments). Les poissons mal nourris dépérissent et sont sujets à diverses maladies.
Le déséquilibre de cycle de l'azote
Ceci ne doit pas se produire si le bac est convenablement équipé et entretenu. Avant de parler de maladie épidémique, il faut toujours penser à la possibilité d'un empoisonnement dû à une production anormale de dérivés ammoniacaux ou de nitrites et en mesurer les paramètres, à l'aide des trousses de mesure disponibles dans le commerce aquariophile.
Introduction de produits toxiques
Les poissons peuvent être intoxiqués par des vapeurs diverses introduites dans l'eau par les diffuseurs d'air. Il faut éviter d'utiliser dans l'environnement de l'aquarium insecticides, produits ménagers ammoniaqués ou chlorés, solvants ou peintures.
Les principales maladies
Malgré toutes les précautions prises par les aquariophiles pour maintenir dans les meilleures conditions possibles l'équilibre biologique de l'aquarium, des maladies plus ou moins graves, plus ou moins épidémiques peuvent un jour apparaître, même dans les installations de haute qualité, posant alors de délicats problèmes de diagnostic et de traitement. Je ne saurais trop rappeler les règles élémentaires de prévention en matière sanitaire :
- Bon choix des fournisseurs ;
- Eviter les surpeuplements ;
- Appliquer le plus strictement possible la quarantaine en aquarium séparé pour tout nouveau pensionnaire. Je ne parlerais ici que des affections les plus courantes.
La maladie des points blancs
C'est l'ichthiophthiriose, que les aquariophiles appellent "ichtio". Elle se manifeste par un semis de points blanchâtres ressemblant à des perles minusules bien visibles à l'oeil nu sur tout le corps et les nageoires. Chacune de ces perles est un gros Protozoaire cilié, Ichthiophthirius multifilis. Dans l'ensemble, il s'agit d'une maladie souvent bénigne lorsque les poissons sont sains. La mortalité n'est importante que si les réinfections successives se renouvellent sans cesse, entraînant un affaiblissement progressif du poisson. La mortalité est surtout en rapport avec l'invasion des branchies. Les formes graves touchent essentiellement les alevins ou les nouveaux poissons fatigués par les transports ou encore mal acclimatés.
La maladie du voile blanc
Elle est dûe à d'autres parasites unicellulaires Protozoaires ciliés comme Trichodinia ou flagellés comme Costia, Chilonodella. Ces parasites se nourissent au dépens du mucus sécrété par les téguments. L'épiderme irrité prend un aspect visqueux blanchâtre. La parasitose envahit aussi les branchies, entraînant une asphyxie du poisson.
La maladie de la décoloration
Elles est dûe à un autre protozoaire parasite, pleistophora hyphessobryconis, qui s'incruste dans les muscles. Les zones de destruction musculaire apparaissent à travers la peau comme décolorées, blanchâtres, d'où le nom de "maladie de la décoloration". Cette parasitose touche surtout les Characidae.
Les maladies parasitaires dûes à des vers
Les infestations des poissons par des vers intestinaux sont très fréquentes. Ce n'est que lorsque ces vers deviennent trop gros ou trop nombreux que des signes de souffrance apparaissent chez le poisson avec amaigrissement progressif et affaiblissement des défenses générales. Beaucoup de ces vers ont un cycle de développement qui nécessite la présence d'hôtes intermédiaires spécifiques (escargots, crustacés, oiseaux, mammifères), dont l'absence dans l'environnement de l'aquarium supprime les risques de réinfestation. Gyrodactylus est un petit vers nématode qui se fixe à l'aide de crochets buccaux puissants sur les branchies et les téguments des poissons. Les poissons atteints présentent une hypersécrétion de mucus, des petites taches de sang cutanées et ont souvent les ouïes écartées avec difficulté respiratoire. Nage frissonnante, comportement de grattage. Les vers, de 1 millimètre environ, seront aisément distingués à la loupe.
Les parasitoses à crustacés
Certains crustacés se sont adaptés au parasitisme piscicole et se fixent à la manière des tiques sur les téguments et surtout les branchies des poissons, où il est parfois difficile de les mettre en évidence car ils restent bien cachés sous les opercules. Les argulus ressemblant à des gros poux plats er arrondis d'une taille de quelques millimètres se reconnaissent facilement lorsqu'ils sont accrochés sur les téguments des poissons, qui tentent de s'en débarrasser en se frottant sur les obstacles. Malheureusement, ils quittent souvent leur hôte le jour pour attaquer la nuit. Il faudra soupçonner leur présence sur des plaies inexpliquées à l'emporte-pièce présentes sur les téguments des poissons. L'observation nocturne de l'aquarium les mettra en évidence. L'Ergasilus est un petit crustacé de 0.5 à 2 millimètres, qui se fixe par ses antennes transformées en crochets sur les téguments et les branchies des poissons. Le parasite se reconnaît aisément à la loupe aux deux grands sacs d'oeufs qui bordent son appendice caudal. Il n'est dangereux que lorsqu'il envahit les branchies. Les lernaea ont subi une différenciation morphologique telle qu'ils ressemblent plus à des petits vers blancs fourchus de 5 à 10 millimètres de long qu'à des crustacés. La tête possède des appendices en forme d'ancre, ce qui leur permet de se fixer dans les téguments.
Les maladies bactériennes
Contrairement aux parasitoses, le diagnostic de maladies bactériennes et l'identification des bactéries responsables sont difficiles sinon impossibles à faire pour l'aquariophile amateur, en l'absence de possibilités d'analyse de laboratoire, ce qui est rarement le cas habituellement. Les aquariophiles ne pourront donc se fier le plus souvent qu'à leur bon sens de l'observation clinique. Ces maladies sont malheureusement épidémiques, pouvant affecter rapidement toute la population d'un bac. Elles se traduisent souvent par un amaigrissement et une cachexie progressifs avec gros ventre, hérissement des écailles et exophtalmie (saillie des yeux). Les poissons atteints ont aussi le dos voûté et respirent péniblement sur le fond, n'ayant plus la force de nager. Elles peuvent provoquer des ulcérations qui s'étendent et se creusent en quelques jours, devenant hémorragiques, purulentes et nécrosées. La peau est couverte de taches sanguinolentes. Les nageoires s'effilochent et se nécrosent (pourriture des nageoires). L'animal meurt d'épuisement au bout de quelques jours. Quelquefois, l'infection revêt la forme d'une septicémie foudroyante, mortelle en quelques heures.
Les maladies à levures
Elles sont dûes à des infestations par des micro-organismes proches des champignons comme les levures. La plus courante est la saprolégnose, qui se traduit par l'apparition de touffes cotonneuses blanchâtres formées de filaments mycéliens finement ramifiés. Cette maladie entraîne un affaiblissement progressif et peut, chez certains animaux, finir par envahir les viscères. Les branchyomyces sont des champignons qui se localisent dans les vaisseaux sanguins des branchies. La maladie est communément appelée "pourriture des branchies".
Les traitements
Les traitements doivent si possible être pratiqués sur des poissons isolés dans de petits aquariums-infirmerie, sans sable ni décor, qui seront simplement aérés et chauffés. Cependant, pêcher un poisson dans l'aquarium n'est pas toujours facile, même s'il est affaibli par la maladie. On devra donc parfois se résigner à traiter dans le bac d'ensemble. Si la maladie paraît trop grave, les animaux devront être sacrifiés, notamment pour prévenir une extension épidémique. Il existe une large gamme de médicaments à usage aquariophile. On trouve ainsi des produits "anti-points blancs", "anti-ichtio", antifongus", "antibactériens", etc. Leur efficacité est variable. Pour leur emploi, on se conformera aux recommandations de la notice. Ils s'utilisent tous en bains en bac-infirmerie ou en instillation directe dans l'aquarium. Cependant, je regrette que les fabricants ne mentionnent pour ainsi dire jamais la composition chimique de ces remèdes. La polyvalence vantée sur les notices de certains produits peut parfois faire douter de leur réelle efficacité. Il sagit souvent de mélanges de désinfectants externes qui ne peuvent guérir que des affections bénignes. L'importance de leur consommation correspond à une véritable psychose de la maladie chez certains amateurs qui les utilisent à tout bout de champ pour le moindre bobo. On comprend donc que les fabricants préfèrent souvent sacrifier l'efficacité à l'innocuité.
Voici les traitements adaptés de la gamme SERA en fonction des symptômes :
- Pourriture des nageoires et de la bouche : SERA baktopur.
- Taches blanches : SERA oodinopur.
- Gros kystes sphériques et fixes : SERA cyprinopur.
- Yeux exorbités proéminents et écailles hérissées : SERA cyprinopur ou SERA baktopur.
- Inflammations rougeâtres circulaires de 3 à 8mm : SERA ectopur ou SERA cyprinopur.
- Trous dans la tête (principalement chez les cichildés) : SERA baktopur ou SERA bakto tabs.
- Déformation des opercules des nageoires : SERA mineral salt SERA activant SERA fishtamin.
- Branchies décolorées, zones laiteuses sur la peau : SERA baktopur.
- Respiration difficile, respiration unilatérale : SERA ectopur SERA mycopur.
- Petites bulles transparentes sous la peau : maladie des bulles de gaz, aérer l'eau.
- Chute des nageoires : choc osmotique après un transfert, SERA ectopur.
- Les poissons se tiennent à la surface, nageoires collées au corps ou se cachent : SERA baktopur.
- Masses cotonneuses après des blessures de la muqueuse : SERA costapur.
- Lèvres blanches, nageoires collées au corps : SERA baktopur.
- Fortes sécrétions muqueuses avec, par endroits, une mycose : SERA ectopur.
- Zones blanches sous la peau : SERA baktopur.
- Bâtonnets blancs avec de petits sacs à l'extrémité, qui s'accrochent à la peau : SERA cyprinopur.
- Crustacés plats presque transparents : SERA cyprinopur.
Il existe bien évidemment d'autres marques toutes aussi efficaces, je cite pour exemple ci-dessus la marque SERA.
Pour tout autre renseignement, n'hésitez pas à poser la question sur le forum.
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